Le botaniste

 

   C’est par la beauté des fleurs, l’utilité des plantes, que naît la vocation émerveillée de Pierrrine Gaston-Sacaze. Ses récoltes abondantes, de 1826 à 1828, sont transposées par le dessin et la peinture dans un premier herbier pictural et graphique. Par la suite, grâce à Casadavant, d’Arudy, il dispose d’un herbier de 150 échantillons, qu’il enrichit et classe selon les principes dus à Linné, naturaliste suédois du 18ème siècle. Mais cela exige la connaissance des termes latins et grecs, obligatoirement employés dans la classification linnéenne universellement reconnue, - connaissance que Pierrine acquiert grâce à l’aide précieuse du curé de Béost et de son propre frère également curé.

 

       L’année 1830 signe les débuts botaniques sérieux de Gaston-Sacaze, avec la naissance de son volumineux herbier. Six ans plus tard, il renferme 1500 échantillons de plantes sèches, dont 500 mousses et lichens et un millier de fleurs issues de la vallée d’Ossau, et en 1851 près de 3000 échantillons. Pierrine évalue à quelque 1500 individualités florales la richesse végétale de l’Ossau.

 

       La célébrité va suivre quelques années plus tard. Cazaux, pharmacien, le considérant comme prêt, lui confie dès 1834 les sorties botaniques pour ses illustres visiteurs de la station thermale des Eaux-Bonnes ; les talents de Pierrine sont progressivement reconnus dans la vallée et au-delà.

Mais c’est vraiment la date du 14 juillet 1836 qui marque le point de départ de sa renommée.

Jean-Charles Marie Grenier, jeune docteur de Besançon, y rend visite à Pierrine en son cuyala du col d’Aubisque. Quelques années plus tard, dans ses « Souvenirs botaniques des environs des Eaux-Bonnes » présentés devant la Société linnéenne de Bordeaux, il cite élogieusement Pierrine Gaston-Sacaze.

Puis c’est le docteur Boutemotte, qui pratique la médecine par les plantes et en commande beaucoup à Pierrine : il a en lui une telle confiance qu’il en fait son second et lui adresse certains clients munis d’une ordonnance pour se faire soigner à Bagès, hameau où vit Pierrine !

Suivront Edouard Vastel, autre docteur, qui fait connaissance de Pierrine en août 1836 et lui demande des services pour écrire un « Guide des voyageurs et des malades aux Eaux-Bonnes », puis c’est Bentham, Bergeret, Dufour, Bernard… que Pierrine rencontre après 1836. L’affluence ne cesse guère à Bagès, avec les sorties botaniques que le berger-botaniste encadre. L’année 1840 est celle de la reconnaissance par tous de Pierrine comme botaniste scientifique incontestable. Cette même année, il fait l’ascension, le 5 août, du Pic du Midi d’Ossau, troisième botaniste à en faire la conquête…

 

       Parmi les découvertes de Pierrine, il y a en premier lieu le Grémil de Gaston, qu’il présente en 1836 à Grenier et en 1838 à Bentham. Cette plante est reconnue comme nouvelle espèce et nommée par Bentham. Ce dernier rend hommage au découvreur dans la dénomination linnéenne de la plante : « Lithospermum gastonii, Benth. » . Pierrine est aussi le premier à signaler l’Erodium de Manescau, le Pigamon à gros fruits, l’Ibéris de Bernard, mais des botanistes moins scrupuleux s’attribueront ses découvertes.

 

     Les années passent. En 1843, Pierrine rassemble ses observations sur la distribution des plantes en vallée d’Ossau, étude publiée dans le bulletin de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Pau.

Encore en 1868, il fait le 11 août, à la demande du Comte de Bouillé, une conférence aux Eaux-Bonnes lors de la session extraordinaire de la Société botanique de France. Il y est acclamé, mais son âge ne lui permet pas de conduire le lendemain l’excursion botanique prévue.

Et c’est en 1874 qu’il cesse ses activités pastorales et scientifiques. A l’heure de sa « retraite botanique », il vend son herbier à la ville des Eaux-Bonnes qui l’exposera, avec ses collections d’animaux naturalisés et de minéraux, dans un Musée créé à cet effet.

    

  

3èmes journées de Pierrine

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